Analyse de données langagières : Outils théoriques et méthodologiques

Axe Professions-Intervention

Analyse de données langagières :

Outils théoriques et méthodologiques

Journée d’étude en ligne – 7 mai 2021

Comité d’organisation : Stéphanie Roussel, maître de conférences HDR en études germaniques, Université de Bordeaux, Guillaume Escalié, maître de conférences HDR en STAPS, Université de Bordeaux, Pascal Legrain, professeur des Universités STAPS, Laurence Bergugnat, maitre de conférences HDR en sciences de l’éducation, Université de Bordeaux.

Dans le cadre des travaux de l’axe Intervention-Professions du LACES, cette journée d’étude se veut un moment d’échanges entre des chercheurs en sciences du langage, en psychologie cognitive, en sciences de l’éducation et en STAPS, autour de l’analyse de données langagières recueillies en contexte pédagogique.

 

Ouvert à tous : Webinaire en ligne

https://u-bordeaux-fr.zoom.us/j/88250881400?pwd=ZEFHdVhUQjNieTMzOWt3R25tSFFBQT09

Code secret : 093292

Télécharger le programme : ici

 

PROGRAMME

 

Matinée

8H45 : Ouverture

 

Conférences plénières

 

9H-9H30 : Communautés discursives disciplinaires et secondarisation des discours. Du contexte à la construction du sujet cognitif : l’hypothèse énonciative.

Martine JAUBERT, professeure des Universités en sciences du langage, Université de Bordeaux.

 

9H35-10H05 : Transmettre des savoirs disciplinaires et linguistiques en classe bilingue : spécificités, pratiques et périmètres d’action.

Mariella CAUSA, professeure des Universités en sciences du langage, Université Bordeaux Montaigne.

 

10H05- 10H15 : PAUSE

 

Présentation des travaux des doctorants

10H15 – 10H35 : Lecture et écriture : la lecture scientifique comme exemple travaillé dans le développement de l’écriture des étudiants en anglais langue seconde.

Suzanne WARSINSKY, doctorante en études anglophones, Université de Bordeaux.

 

10H35- 10H50 : Les actes de langage en EPS : étude des facteurs personnels et situationnels sur le style d’enseignement et la motivation des élèves

Sophie SANCHEZ-LARREA, doctorante en STAPS, Université de Bordeaux

 

11H00-12H00 : Temps d’échange

 

Après-midi

 

Conférences plénières

 

13H15- 13H45 : Analyse multimodale des interactions pédagogiques : enjeux et méthodes

Nicolas GUICHON, professeur des Universités en sciences du langage, Université Lumière Lyon 2.

 

13h50-14H20 : Analyse de données langagières spécifiques au traitement des mots : outils conceptuels et méthodologiques utilisés en psycholinguistique et psychologie cognitive

Stéphanie MATHEY, professeure des Universités en psychologie cognitive, Université de Bordeaux, Laboratoire de Psychologie EA4139.

 

14H20- 14H30 : PAUSE

 

Présentation des travaux des doctorants

 

14H30 – 14H50 : Agir enseignant et dynamique de groupe au service de la régulation du groupe dans la classe. Rémi POYMIRO, Doctorant en sciences de l’éducation, Université de Bordeaux, LACES.

 

14H50- 15H10 : Appréhender une expérience de signification par l’utilisation des méthodes mixtes en formation d’adultes. Jérémy LESELLIER, Guillaume ESCALIE et Pascal LEGRAIN

Jérémy LESELLIER, Doctorant en sciences de l’éducation

Guillaume ESCALIE, Maître de conférences HDR en STAPS

Pascal LEGRAIN, professeur des Universités STAPS

Université de Bordeaux, LACES

15H15-16H15 : Temps d’échange et conclusion.

 

Liste des Résumés des interventions par ordre alphabétique des auteurs

Mariella CAUSA, professeur des Universités en sciences du langage, Université Bordeaux Montaigne, Laboratoire CLLE EERSSàB, (Équipe de Recherche en syntaxe et sémantique de Bordeaux)

 

Transmettre des savoirs disciplinaires et linguistiques en classe bilingue : spécificités, pratiques et périmètres d’action.

Les données langagières que nous présenterons dans cette intervention sont tirées de vidéos de classes CLIL-EMILE enregistrées dans différents lycées en Italie dans le cadre du projet de formation continue SELDA 3 (Università Cattolica di Milano), leur exploitation se situant ainsi principalement dans le domaine de la formation (initiale et continue) des enseignants de/en langues. Nous présenterons une analyse en deux temps. Dans un premier temps, au niveau local et dans le prolongement de nos travaux sur l’articulation des niveaux discursifs dans le discours de transmission de savoirs disciplinaires, il sera question de montrer la manière dont l’enseignant de DNL (Disciplines Non Linguistiques) en L2 gère et rend visibles les passages d’un niveau discursif à l’autre afin de favoriser la mise en place d’une compétence discursive intégrée chez les étudiants. Dans un second temps, au niveau méso-, ces mêmes données nous permettrons de nous questionner sur le périmètre d’action que l’enseignant de DNL et l’enseignant de L2 occupent dans la transmission des savoirs dans ces classes dans l’objectif plus global d’un travail conjoint et complémentaire langue(s)/contenus.

 

 

Nicolas GUICHON, professeur des Universités en sciences du langage, Université Lumière Lyon 2, Laboratoire ICAR

 

Analyse multimodale des interactions pédagogiques : enjeux et méthodes.

Dans cette intervention, je présenterai la manière dont l’étude d’un corpus d’interactions pédagogiques dédiées à l’apprentissage du français langue seconde peut être abordée par le biais d’une approche multimodale (Guichon & Tellier, 2017). En prenant appui sur une situation d’apprentissage dans une classe de Primaire au lycée français de Chicago, je présenterai les trois phases principales d’une approche multimodale : de la constitution du corpus, à la transcription multimodale, à la présentation des analyses.

 

 

Martine JAUBERT, professeur des Universités en sciences du langage, Université de Bordeaux – INSPE d’Aquitaine, Laboratoire de recherche : EA 7441, Épistémologie et Didactiques Des Disciplines (Lab-E3D).

Communautés discursives disciplinaires et secondarisation des discours. Du contexte à la construction du sujet cognitif : l’hypothèse énonciative.

Pour suivre le fil de la construction du savoir dans la classe, nous étudions l’activité langagière des acteurs, les objets de discours qu’ils construisent et leur transformation via leur progressive « disciplinarisation ». Nous pensons en effet que la construction des positions énonciatives qui caractérisent chaque discipline est constitutive de la construction des savoirs visés. Le rôle médiateur du langage dans la construction des savoirs s’avère ainsi le point clé de notre cadre théorique qui articule les concepts de contexte, communauté discursive disciplinaire scolaire, secondarisation des discours et positionnement énonciatif. Notre intervention s’attachera à clarifier l’ancrage théorique qui permet d’étayer notre postulat et proposera quelques outils d’analyse de données langagières à partir d’extraits de corpus.

 

Jérémy LESELLIER, Guillaume ESCALIE et Pascal LEGRAIN

 

Jérémy LESELLIER, Doctorant en sciences de l’éducation

Guillaume ESCALIE, Maître de conférences HDR en STAPS

Pascal LEGRAIN, professeur des Universités STAPS

Université de Bordeaux, LACES

 

Appréhender une expérience de signification par l’utilisation des méthodes mixtes en formation d’adultes.

 

Cette communication s’inscrit dans le cadre de la formation des entraineurs de Football et du développement des perceptions d’efficacité en coaching de ces derniers. Elle vise plus précisément à présenter les outils méthodologiques qui permettent d’appréhender de façon holistique une expérience de signification, en y intégrant les perceptions. Traditionnellement, l’accès à l’expérience de signification s’effectue par la verbalisation conscientisée et/ou conscientisable à posteriori de cette expérience vécue. D’autres dimensions du langage sont ainsi écartées. Les jugements d’auto-efficacité, si elles sont en partie exprimables par les entraîneurs lors d’entretiens d’autoconfrontation, leur inscription dans l’histoire expérientielle du sujet peut rendre certains aspects de leur explicitation plus difficilement verbalisables. Au demeurant, nous présentons une approche méthodologique mixte qui vise à appréhender le langage comme se composant d’une partie conscientisée et verbalisable, et d’une partie infra-consciente qui pourrait le devenir par l’utilisation d’un langage commun et partagé. Cette inscription dans des jeux de langage partagés est rendu possible au regard la participation à une communauté de pratique, dont l’apprentissage des règles inhérentes à ces jeux est indispensable afin de s’accorder sur ces pratiques. Ainsi, l’utilisation d’artefacts complémentaires pourraient permettre de rendre compte de certains aspects de l’expérience non spontanément verbalisée par le sujet.

 

 

 

Stéphanie MATHEY, Professeur de Psychologie Cognitive, Université de Bordeaux, Laboratoire de Psychologie EA4139.

 

Analyse de données langagières spécifiques au traitement des mots : outils conceptuels et méthodologiques utilisés en psycholinguistique et psychologie cognitive

Cette présentation portera sur deux grands types d’analyse de données langagières spécifiques au traitement des mots. Des travaux de recherches en psycholinguistique et psychologie cognitive illustreront nos propos chez l’adulte jeune. Dans une première partie, nous présenterons les principes conceptuels et méthodologiques de l’analyse des temps de réponse dans plusieurs tâches de reconnaissance des mots écrits à mesures chronométriques, en lien avec des différences individuelles d’habiletés lexicales. Dans une seconde partie nous présenterons le principe de l’analyse et de l’utilisation de mesures subjectives basées sur des estimations de mots.

 

Rémi POYMIRO, Doctorant en sciences de l’éducation, Université de Bordeaux, LACES.

Agir enseignant et dynamique de groupe au service de la régulation du groupe dans la classe

Ce travail de thèse se situe dans une démarche qui viserait à repenser, renouveler, compléter, la formation et l’accompagnement des enseignants en termes de régulation de classe. Considérons que la compréhension des mécanismes qui régissent les interactions au sein de la classe est un levier précieux lorsque l’on aborde le climat de classe. Si l’on place l’articulation de l’individuel et du collectif comme une condition incontournable à l’acquisition de savoirs, la question des interactions entre les acteurs de la scène pédagogique devient centrale. La démarche favorise alors la collaboration de deux paradigmes au service d’une meilleure compréhension de la relation pédagogique : sciences de l’éducation et psychosociologie. La conception de la classe, par le professeur, non comme un agrégat d’élèves, mais comme un groupe au sens psychosocial, a-t-elle des conséquences sur le développement de l’agir enseignant visant la régulation du groupe dans la classe? En effectuant des entretiens d’auto-confrontation simples à partir de vidéos collectées dans les classes de 3 équipes d’enseignants de collège, l’analyse qualitative porte sur les représentations des enseignants à travers leurs discours sur leur propre agir en situation. La constitution de « focus-group » permet également d’accéder à d’autres types de représentations grâce aux échanges dynamiques entre professionnels.

 

Sophie SANCHEZ-LARREA, doctorante en STAPS, Université de Bordeaux, sous la direction de Pascal Legrain et Florence Darnis

 

Les actes de langage en EPS : étude des facteurs personnels et situationnels sur le style d’enseignement et la motivation des élèves

Ce travail s’intéresse à une disposition pour le contrôle (désir de contrôle, Burger et Cooper, 1979, 1992) et à ses effets sur l’emploi des actes de langage de l’enseignant d’éducation physique et sportive (EPS). Dans la continuité des travaux menés sur cette motivation pour le contrôle montrant son influence sur les styles interactifs alimentant les relations sociales (Dembrovski, McDougall et Musante, 1984), nous examinons en quoi les actes de langage d’un enseignant (Searle 1972, 1982 ; Austin, 1962) pourraient être de nature à influencer le style motivationnel (contrôlant vs. soutenant l’autonomie) perçu par les élèves (Hardre & Reeve, 2003; Reeve & Jang, 2006; Ryan & Deci, 2000, 2002). Cette perception préside au climat motivationnel qui impacte la satisfaction/frustration des besoins psychologiques alimentant leur motivation à s’engager dans les tâches d’apprentissage (Reeve, 2006; Reeve & Jang, 2006). Une analyse interlocutoire intégrant la théorie des actes de langage de Searle (1972) permet de caractériser chaque acte de langage, dont la fonction perlocutoire pourrait nous éclairer sur le désir de contrôle de l’individu, de l’enseignant. Complémentairement les travaux de Reeve et al. (2002) ont permis d’établir une classification des actes de langage se rapportant à un style plutôt soutenant l’autonomie ou plutôt contrôlant montrant que le climat motivationnel est alimenté par la forme de communication. Pour mener cette étude nous avons utilisé des échelles de mesures sur les facteurs dispositionnels et situationnels de la motivation (Ryan, 2018; Ryan, Soenens, & Vansteenkiste, 2018) et des données d’enregistrements vidéo retranscrites verbatim.

 

 

Suzanne WARSINSKY, doctorante en études anglophones, Université de Bordeaux, LACES, sous la direction de Martine Derivry et de Stéphanie Roussel

 

Lecture et écriture : la lecture scientifique comme exemple travaillé dans le développement de l’écriture des étudiants en anglais langue seconde.

Les étudiants français d’un programme de Master EMI rédigent régulièrement des dissertations et des critiques de livres aussi bien en guise d’entrainement que d’évaluation. Ils reçoivent cependant peu de formation explicite de la part de leurs instructeurs et semblent apprendre « comment faire » à partir de leurs nombreuses lectures disciplinaires. Ces lectures ont-elles le statut d’exemples travaillés (Kyun, Kalyuaga, Sweller, 2013) dans le développement de l’écriture scientifique et disciplinaire des étudiants ? Une analyse documentaire (Bowen 2009) des lectures effectuées par les étudiants dans le cadre d’un séminaire a été comparée à une analyse des travaux d’étudiants produits dans ce même séminaire. Les résultats montrent une certaine similarité entre les deux types d’écrits.